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Dfiles Beneath Us

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  1. Release year: 2019
  2. 5,5 of 10 star
  3. Actor: Josue Aguirre
  4. creators: Mark Mavrothalasitis
  5. Beneath Us is a movie starring Lynn Collins, Rigo Sanchez, and Josue Aguirre. The American Dream becomes a nightmare for a group of undocumented day laborers hired by a wealthy couple. What they expect to be their biggest payday
  6. Max Pachman

Tous les noms sont modifiés …  Je suis français, je ne parle pas italien. Fin octobre, j'étais à Milan pour voir une amie qui habite là depuis longtemps, visiter la ville et passer du bon temps avec elle. J'ai rencontré cette fille en août, en France, un ami me l'a présentée sous le nom de "Irina. Depuis que l'on s'était rencontrés, on s'écrivait tous les jours, et certains jours, on s'appelait, toujours sur "whatsapp" et parfois aussi par mail.  Cet été, elle est restée très secrète pendant plusieurs jours, et après une journée parfaite, elle m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit: Ce n'est pas mon vrai prénom, je m'appelle Vera. Ma vie est compliquée, je dois me protéger, mais je veux te dire la vérité. Merci de le garder pour toi.  J'ai l'habitude des histoires compliquées, pour la mettre en confiance, je lui ai parlé de deux personnes que j'ai bien connues et de tout ce que j'ai pu être amené à faire pour les aider.     Quelques jours plus tard, avant qu'elle ne rentre en Italie, elle m'a dit: Il y a une personne à Milan qui m'a harcelé il y a deux ans. Les policiers n'ont pas fait grand chose. Il est protégé. Il avait fini par me lâcher mais il vient de me menacer sur un de mes réseaux sociaux. Je ne sais pas comment il m'a retrouvé.  Elle était visiblement bouleversée et moi je suis un "cadet de Gascogne" j'ai vu rouge de suite.  "Que veux tu que je fasse. lui ai je dit. "Tu pourrais m'aider? "Tu veux que je lui explique la vie. Je ne sais pas, on verra quand je serai rentrée … tu pourrais être mon 'bodyguard. Tu penses qu'il va essayer de t'approcher. Il est fou … je sais qu'il va essayer de me nuire encore"  Elle n'a pas évoqué sa disparition potentielle, mais le fait d'éventuellement "lui briser les deux genoux à coup de marteau. J'ai noté pour plus tard d'éviter de la mettre en colère.  Puis les vacances d'août ont pris fin, elle est repartie en Italie, j'ai repris le travail et ce sujet restait présent dans un coin de ma tête, Elle n'en a presque pas parlé et un jour, j'ai reçu un colis qui contenait un dossier sur cet avocat milanais, Roberto Saccado. J'étais un peu surpris, ça ne collait avec l'idée que je me faisais du personnage. J'ai commencé à mener l'enquête à distance avec mon ami  Google et plusieurs éléments étaient incohérents et j'avais plusieurs questions sans réponses.   Début octobre la miss m'a mis les points sur les "i. Il m'a encore menacé, je ne dors plus la nuit. Aide moi s'il te plait. J'ai décidé de me rendre à Milan pour en savoir plus sur l'avocat. J'ai trouvé un prétexte parfait pour venir, un entretien d'embauche, et un endroit parfait pour me poser 4 jours et mener l'enquête sur le "sac à merde" la princesse a parfois un vocabulaire fleuri.  A ma grande surprise, Vera m'a alors invité à rester chez elle. Ce n'était pas le plan prévu mais j'étais ravi qu'elle m'invite, même si ça compliquerait mon agenda.  A mon arrivée le jeudi midi, elle m'a posé quelques questions concernant mon emploi du temps mais je ne voulais pas qu'elle sache ce que j'avais prévu de faire avec l'avocat. Mon plan était d'abord d'essayer d'en savoir plus.  Dès mon arrivée, j'ai de suite compris qu'autre chose dérangeait mon hôtesse. Un de ses "amis" appelons le GG) lui envoyait de nombreux suis allé faire quelques courses pour préparer à manger le jeudi soir. "C'est meilleur que le restaurant. m'a t'elle dit. Connaissant les restaurants qu'elle fréquente, c'était un sacré compliment. Pendant le repas, elle m'a rapidement indiqué que son ami GG lui louait son appartement et qu'il venait de revenir à Milan après être parti "plusieurs semaines s'occuper de sa mère très malade. J'ai pensé en mon for intérieur que la marmotte mettait du chocolat dans du papier d'alu et que la princesse ne devait pas être dupe non plus. On a fait un petit tour le long du canal jusqu'à Sant Eustorgio et j'ai bien aimé cette ambiance qui m'a rappelé le petit Bayonne.  Le vendredi, on est allé se promener dans Milan, voir le Duomo et la scène au Palazzo Reale, et la Brera qui a malheureusement fermé pour cause de grève. La miss était occupée en soirée, elle s'était déjà engagée avant que je décide mon voyage, mais je devais me ballader un peu en solo et ensuite voir une connaissance pour l'aperitivo.  Vers 16h30, on prenait le thé quand son téléphone s'est mis à clignoter. Elle était visiblement agacée. "Il n'a pas compris, on devait se retrouver à 18h00 et il est déjà chez moi. De qui parles tu? De GG, c'est lui qui a organisé le repas ce soir. Il serait pas un peu jaloux" … je suis désolée, je vais y aller. Je vais prendre le bus plutôt que le métro. Pas de souci, je vais payer et ensuite me balader vers le quartier" Je file, je t'envoie quelques liens pour des endroits à voir, Je serai rentrée vers 23h" Merci pour tout, Princesse, à plus tard"  Elle est parti d'un pas décidé … 10 minutes après, je payais et ramassais mes affaires. J'ai reçu plusieurs liens google maps alors que je rejoignais l'avenue, dont une eglise qui m'a attiré particulièrement, J'ai alors fait demi tour.  300 m plus loin, en passant près d'un abribus, je reconnais Vera qui est visiblement en conversation avec un homme. Elle me reconnaît quand je passe derrière l'abribus et se fige en pleine phrase. Je lui fais un clin d'oeil discret et poursuit mon chemin comme un touriste béat le nez en l'air. L'homme en question, c'était GG. Je ne l'ai compris que plus tard, je n'étais pas assez vigilant, ce qui est fatal pour un 'bodyguard. Cet individu a été omniprésent dans le décor pendant 4 jours, je ne l'ai calculé que bien trop tard.  Enfin libre de mes mouvements, je me suis posé dans une pâtisserie - salon de thé pour travailler une heure et j'en ai profité également pour creuser un peu le dossier de l'avocat.  - Il n'a pas l'air très actif en ce moment" me suis je dit. J'ai organisé une prise de contact via une intermédiaire qui est à l'université près du tribunal, avec une histoire crédible afin d'en savoir plus mais c'était le week end et le rendez vous n'aurait pas lieu avant au mieux le lundi,  Entretemps, mon rendez vous pour l'aperitivo s'est décommandé. Puis j'ai eu ma mère au téléphone qui m'a annoncé que ma tante et marraine allait nous quitter dans la nuit après un long combat contre le cancer. J'étais un peu dans un état second, seul pour quelques heures dans une ville incroyable où je marchais un peu perdu. Je me suis arrêté chez Trussardi pour boire un verre et manger dans cet espèce d'aquarium géant à deux pas de la Scala. J'en ai profité pour me tirer les cartes. Le tirage était catastrophique mais qui croit à ça de nos jours. Je tire les cartes "en guise de méditation" comme le chante Sting. Puis je suis parti faire un tour dans le centre, la miss m'a envoyé plusieurs messages avec des adresses d'endroits sympas mais je n'ai pas trouvé de lieu qui me correspondent vraiment. On m'a même servi du faux whisky dans un endroit à la mode. J'ai payé et je suis parti laissant le verre intact puis j'ai laissé un commentaire un peu assassin sur Google Adresse.  Finalement, j'étais mieux à pied à reconnaître la ville. J'avais l'impression d'être déjà venu, beaucoup d'endroits me semblait familiers. Google maps m'a ramené à Sant Eustorgio. L'église était ouverte, un office avec de la musique y était donné, et un prêtre m'a accueilli en italien, puis en espagnol. "Vous pouvez rester là au fond quelques minutes, bien sur, IL est là pour vous. me dit il en désignant le christ en croix accroché au plafond comme dans le final du pendule de foucault d'Umberto Eco. J'ai prié quelques instants pour que ma tante trouve ls paix. La musique est repartie de plus belle, alors je suis sorti.  Je suis allé le long du canal, vers chez mon amie, dans un nouveau bar qui vient d'ouvrir et qu'elle m'avait indiqué, pour boire un verre en attendant l'heure de son retour. Je lui ai dit où j'étais, pourtant elle ne m'a pas rejoint, elle m'a juste prévenu quand elle était chez elle. Je l'ai rejoint rapidement.   Quand j'ai été rentré, elle m'a cueilli à froid. Tu n'as rien fait pour l'avocat, je n'aurai pas dû te demander ça, ce n'était pas correct de ma part.  Un peu piqué au vif, je lui ai répondu. Je ne te dis pas tout ce que je fais, le moins tu en sais, le mieux ce sera pour toi. D'ailleurs, toi non plus, tu ne m'as pas tout dit. "  Et j'ai sorti quelques unes de mes questions en suspens qui permettaient de comprendre que je n'avais pas chômé ces deux derniers mois. Elle m'a regardé avec son regard de glace pendant trois secondes, puis elle a changé de conversation.  "Je suis trés fatiguée, je dois absolument dormir cette nuit, ou bien l'insomnie va finir par me tuer mais demain je suis libre et il fait très beau, on pourrait aller à Sirmione au lac de Garde … avec le train, c'est le mieux. Elle est allée se coucher et moi j'ai discuté tard dans la nuit avec mes habituels oiseaux de nuit … Le lendemain, j'ai appris le décès de ma tante alors que l'on partait vers la gare. J'étais très pensif tout au long de cette superbe journée et elle s'en est inquiétée. Tu n'aimes pas cet endroit. Bien sur que je l'aime, c'est extraordinaire, mais  je suis juste très affecté et j'ai un peu du mal à exprimer mon ressenti aujourd'hui"  Pendant la journée, elle a reçu plusieurs messages dont certains l'ont énervé et je pense qu'ils venaient de GG. On est rentré avec le dernier bateau, seuls sur le pont haut, on a fait l'aperitivo avant d'aller a la gare puis j'ai un peu dormi dans le train pour Milano Centrale … Arrivé chez elle, elle a remis le couvert. Tu ne vas vraiment rien faire pour l'avocat. Demain matin, je vais me promener. Si quelqu'un demande ou je suis, dis lui que je suis au musée, mais personne ne va te demander où je suis, car personne ne sait que je suis là. Bien sur, une personne sait que je suis là, c'est GG. Et elle a parfaitement compris mon allusion.  Le lendemain, dimanche, je pars vers 10h pour reconnaître les différentes adresses que j'ai en ma possession. Plusieurs choses me paraissent étranges, mais un peu de reconnaissance du terrain ne peut pas faire de mal. Je repère en chemin les CCTVs, mais je suis en mode touriste "passe partout" avec casquette, lunettes, t shirt informe et sac à dos noir. Je prends en photo les bâtiments remarquables et ceux qui le sont moins mais qui m'intéressent.  Vers midi, je reçois un message. Rentre, je vais faire à manger" C'est assez surprenant, pour plusieurs raisons, donc j'obtempère, pensant que le sous texte indique clairement un danger (pour moi ou pour elle. Quand je suis enfin rentré, elle a commencé à préparer quelque chose mais elle me laisse continuer et gérer la cuisson donc la raison de mon retour n'était clairement pas une envie subite de cuisiner chez la princesse. J'évoque rapidement mon escapade du matin et elle me dit: Laisse tomber, on va se promener, il fait beau, et il y a un concert au conservatoire à 18h" Tout content de ce changement de programme, je lui propose de choisir un restaurant pour mon dernier soir à Milan. On mange tranquillement notre assiette et les fruits qui nous restent, on s'habille un peu  et on part vers un des quartiers que je n'ai pas encore parcouru, on entre dans un palazzo ou il y a une expo, puis un tour dans les rues commerçantes et on atterrit un peu en avance au conservatoire où l'on boit un coup en attendant le concert, piano et violoncelle. Elle reçoit un message d'un ami qui vient aussi au concert, je me dis bêtement que je serai content de rencontrer un de ses amis, car mon instinct me dit qu'elle a beaucoup de connaissances et peu d'amis. La violoncelliste lutte un peu mais c'est très agréable, et s'en suit un aperitivo avec un demi verre de prosecco pour se mettre dans l'ambiance. On se dirige ensuite vers l'abribus ou l'on doit prendre la ligne vers le quartier de Sant Ambroggio, où se trouve le restaurant.   En arrivant à l'abribus, elle commence à parler à quelqu'un que je ne reconnais pas de suite, encore la tête dans le concert ou dans le prosecco.  - Je te présente GG. Enchanté" J'ai été bien élevé. Le gars est bien habillé, très poli, limite obséquieux, entre 45 et 50 ans, cheveux ras, lunettes de marques, une marque de naissance derrière l'oreille droite, accent allemand ou plutôt suisse alémanique. Je l'ai déjà vu, mais je me demande où. Trop lent.   Dans ma tête, la phrase de Shakespeare fait surface: Le prince des ténèbres est un gentilhomme" Je m'auto réprimande intérieurement: Pas très sympa pour le gars qui t'héberge … mais c'est vrai qu'il a une bonne tête d'officier SS. On échange quelques banalités, on monte dans le bus, il nous demande si ca nous dérange si il nous accompagne jusqu'à Sant Ambroggio … - Bien sur que non, pas de souci" C'est un guide de qualité, il laisse la miss me donner des explications et il complète avec quelques faits pertinents ou une anecdote. Finalement, il nous quitte à l'entrée de l'Église. A croire qu'il ne peut pas y entrer" me suis je dit. Un petit tour dans Sant Ambroggio et l'on part vers le restaurant sarde. Qu'est ce que tu penses de GG. Très poli mais un peu collant" Elle sourit, elle est vraiment charmante ce soir et moi je me sens très bien. On arrive au restaurant, elle prend les choses en main. Elle choisit pour moi des choses typiquement sarde, pour elle des fruits de mer et des gambas, et puis du bon vin, de l'eau pétillante, du pain traditionnel. Goúte ceci, essaie ca. Ah enfin tu parles un peu plus, tu m'inquiètais hier. J'ai appris à me surveiller mais c'est vrai que je me trouve un peu trop euphorique ce soir... au restaurant avec une fille comme elle, c'est normal de se sentir bien … sauf que là j'ai l'impression de ne pas bien gérer, de plus en plus … pourtant je ne suis pas bourré, loin s'en faut … je ne comprends pas bien ce qui se passe.   Arrivé au dessert, je suis un peu rouge des oreilles, je dis déjà beaucoup de bêtises. Arrivé au digestif (myrto. je suis dans une autre dimension. Après ça, j'ai peu de souvenirs, juste quelques flashs. On est allé en boite.  Le lendemain, mon téléphone vibre à 9h, je me réveille fatigué et lucide comme un lundi matin (normalement je me lève à 4h le lundi matin pour prendre le train pour Paris. Je suis sur un brancard, dans un couloir, visiblement dans un hôpital, un infirmier qui passe m'explique qu'on m'a trouvé saoul dans un parc, que je peux voir le docteur si j'attends un peu. Je ne me sens pas du tout saoul, un peu déshydraté mais pas de tomahawk au milieu du front. Dans ma poche il y a mon téléphone, j'essaie de joindre la miss, pas de réponse.  Dans ma tête, ça tourne à 2000. Elle est en danger.  Un peu trop tard, bodyguard' pour te réveiller! Je me lève et je trace à pied direction son appartement. Un mot résonne dans ma tête. SCOPOLAMINÀAAAA.  Mais d'où ça sort ce truc … j'ai bien bu de la myrte, mais de la datura, je pense pas. J'ai des flashs, on est dans un club … mais moi je danse pas. Je regarde la piste depuis le balcon, je la cherche au milieu de la foule, et a un moment donné, j'ai l'image mais pas le son. Je suis devenu sourd quelques minutes au moins. Ensuite il y a des choses colorées qui sortent des murs. Cette boîte est une ancienne église, comme la salle de concert Umbra. On m'a tendu un verre et c'était pas Vera. Ai je été assez con pour boire ce verre. Bien sur que j'ai dû le boire ce putain de verre sinon je serai pas à l'hôpital.  Je consulte mon "whatsapp" 00:20 Elle me cherche 01:26 3 photos: J'suis défoncé dans le hall de son immeuble, couvert de mon urine et de mon vomi, mais ce que j'ai dans les cheveux, c'est pas du gel et ce n'est pas à moi … 01:36 2 appels en absence.   j'ai toujours mon portefeuille, je retrouve les tickets de carte bleue: j'ai payé le resto à 22:30 après je n'ai que des flashs, incohérents et colorés. et j'ai payé une boisson à 00:30 dans le club …  avec ca, j'ai le nom du club! 10:00 du mat j'arrive chez elle, je me glisse derrière deux voisins et je monte a pied jusqu'à chez elle. Je sonne. C'est moi, je vais bien. Prends tes affaires et va t'en"  Je suis parti un peu sonné, content de voir qu'elle allait bien mais plein de questions dans ma tête. que s'est il passé hier soir? comment suis je arrivé à l'hôpital? qu'est ce que c'est que cette histoire de scopolamine? J'ai pris le tramway vers le centre ville, je me suis arrêté dans une église ronde, Sant Sebastian, j'avais besoin de calme, de faire le point dans ma tête, d'aligner des faits concrets. J'ai déjà pris quelques bonnes cuites dans ma vie, là ça ne ressemble pas du tout à une de mes célèbres cuites. C'est autre chose. On m'a fait boire quelque chose mais quoi? SCOPOLAMINAAAAAAAA. Mon cerveau a une réponse toute prête, mais je ne sais pas d'où il l'a sort. Mon ami Google me permet de réviser rapidement. Ca colle parfaitement à mes souvenirs embrumés. Un cocktail à base de scopolamine est de plus en plus utilisé par des escrocs milanais pour dépouiller les gens. Le cocktail mets les gens dans un état euphorique et permet de leur faire faire ce que l'on veut, par exemple donner son code de carte bleue. Je trouve même un anglais qui témoigne s'être fait dépouiller dans le même club quelques mois plus tôt. Sauf que moi j'ai toujours mes papiers et mon téléphone, ma platinum toute neuve et même du liquide dans le portefeuille. Je mange une assiette en vitesse dans le centre et je me dirige vers les urgences de l'hôpital le plus proche avec mes bagages et une bouteille de San Pé … La personne qui me reçoit ne parle que l'italien mais me fait comprendre que je dois d'abord aller à la police et qu'il ne fera aucun prélèvement sans un papier officiel. Un peu surpris, j'explique tout ça à la miss par whatsapp. Réponse immédiate: Ils ont demandé mon nom? Surtout ne donne pas mon nom. Elle ne m'a pas bien calculé, je ne vais évidemment pas aller voir la police. Pour leur dire quoi? Je pense que j'ai été drogué. Avec zéro preuve et mes antécédents médicaux, ils vont certainement faire un classement vertical. De plus, je sens monter en moi une bien tardive paranoïa.  Le "hasard" fait qu'en sortant de l'hôpital, je passe non loin de l'adresse principale de l'avocat. La porte de son immeuble est grande ouverte, pour des travaux, me semble t'il. je m'approche un peu plus puis je vois une ambulance démarrer de devant la porte et quelqu'un vient refermer les doubles battants. Je commence à emboîter des pièces de puzzle à toute vitesse et ce qui se dessine ne me plait pas du tout. Je pensais que j'avais été ciblé en boite comme un bon faisan d'étranger, arrivant en costard au bras d'une fille visiblement trop belle pour ne pas être intéressée, et donc drogué pour être dépouillé de l'argent que je donnais l'impression d'avoir.  Un autre scénario commence à s'imposer, j'ai été drogué avant, pour que je fasse quelque chose que je renâcle à faire en pleine conscience. Et ca ne s'est pas déroulé comme prévu, mon cerveau malade et un peu imbibé a réagi étrangement. Et la miss est au courant, voire même, elle a peut être mis elle même le poison dans mon verre dès le resto!   Je gerbe mon assiette de pâtes entre deux poubelles tellement cette pensée me bouleverse.  - Tu te fais un film, repart des faits.  Je rembobine tout le film de ces quatre jours. Ca ne colle pas. Certains points ne sont pas clairs, c'est sur, son mode de vie est compliqué, son entourage assez malsain mais mon nouveau scénario est très noir, trop noir pour être crédible. Utilise ton instinct, Padawan"  On a essayé de me manipuler pour que je fasse quelque chose, avec un prétexte étudié pour me faire réagir. Et si le motif réel était autre? Qu'est ce que ca pourrait être?  J'arrive à l'aéroport de bonne heure, je n'ai plus envie de visiter Milan, je pars en quête, j'allume mon PC. Je suis en chemisette et je crève de chaud alors que les gens autour de moi gardent leur veste. Google m'informe que cela peut être un effet secondaire du cocktail.  Est ce l'avocat qui est parti en ambulance? Sur quels dossiers travaillait il? Google me renvoie plein de trucs en italien. Un dossier me saute aux yeux, il fait partie d'une association pour la justice, qui dénonce la corruption et les liens entre mafia et partis politiques.  Est ce que la miss pourrait être liée à la mafia ou à un parti politique? J'ai vraiment du mal a y croire. Par contre, son ami GG coche toutes les cases selon moi. J'ai besoin d'y croire, alors je m'accroche à ce scénario. Ce soir, je rentre à Paris. Hier à la même heure, j'étais le roi du pétrole, ce soir, tout seul à l'aéroport, je suis hébété et triste comme un caillou. Demain, j'ai une grosse journée de boulot et mercredi, je redescends en avion pour les obsèques de ma tante.   A suivre.

 

Sous nos pieds movie. Sous nos pieds bande annonce. Pour changer des mémés, une réflexion sur un sujet politique complexe et technique, sur la constitution, le judiciaire et les chartes. Introduction: la Charte à Trudeau, la mise sous tutelle de la nation Québécoise Lorsque Trudeau a inséré la Charte dans la Constitution canadienne, peu de gens hors des milieux politiques ont compris l'importance de son acte. La Charte des droits de Trudeau a créé un levier pour la communauté judiciaire canadienne pour revoir de manière proactive toutes les lois du pays, qu'elles soient fédérales, provinciales ou municipales, pour assurer leur conformité avec la Charte, ou plutôt avec leur interprétation de la Charte. Je dis leur interprétation car la Charte est bien peu précise et laisse beaucoup de place à l'interprétation par la Cour Suprême, qui, selon les propos mêmes de juges actuels de la Cour, est devenue l'organe qui définirait les "valeurs nationales" du Canada. C'est beaucoup de pouvoir à mettre entre les mains de neuf individus, nommés à vie (âge de retraite de 75 ans) sans mécanisme d'appel. Mais quand on tient compte du caractère binational du Canada, j'en tire la conclusion que j'ai mise dans le titre: la Charte à Trudeau représente une mise sous tutelle de la nation Québécoise. Pourquoi? Parce que toutes les lois adoptées par le gouvernement québécois sont dorénavant soumis à l'approbation d'une institution sur laquelle le Québec a peu ou pas de contrôle. Le Québec n'a droit qu'à 3 juges sur 9, donc même si l'opinion judiciaire des juges québécois est opposée à celle des juges anglo-canadiens, l'opinion québécoise sera écartée du revers de la main, la Cour Suprême fonctionnant sur la base d'une opinion majoritaire simple. À regarder la liste de juges québécois nommés à la Cour Suprême, je note une grande représentation de juges anglophones ou formés dans des universités anglophones. Des 10 derniers juges québécois à la Cour Suprême, pas moins de 5 ont obtenu leurs diplômes à McGill. C'est le gouvernement Fédéral qui nomme les juges à la Cour Suprême, pas le gouvernement québécois, du coup, les juges sont sélectionnés sur la base de leur conformité à l'opinion majoritaire anglo-canadienne exclusivement. Donc, cette institution représente l'opinion canadienne anglaise et interprète la Charte d'une manière conforme à la mentalité de l'establishment anglo-canadien. Les lois du gouvernement du Québec sont donc soumises à un véto judiciaire anglo-canadien. La clause nonobstant est la seule manière pour le Québec de faire entendre sa différence, mais celle-ci a une durée limitée, il ne suffit que d'un gouvernement ne faisant rien pour la faire tomber. Une constitution québécoise avec sa propre charte des droits pour échapper à la tutelle Ma proposition est la suivante: mettre sur pied une Constitution québécoise avec sa propre charte des droits, dans une tentative de soumettre les lois québécoises à celle-ci plutôt qu'à la Charte canadienne (les lois fédérales continueront d'être soumises à la Charte canadienne. Il faut dire qu'au niveau réglementaire, il y a déjà un équivalent, la charte des droits de la personne du Québec et le Human Rights Act fédéral coexistent, chacune appliquant un régime différent des droits de la personne à leurs juridictions séparées. Il faut noter que la Colombie-Britannique dispose d'une constitution. mais celle-ci dans le cadre constitutionnel canadien est considéré comme une simple loi parlementaire comme une autre. Les Canadiens anglais ont le beau jeu présentement de nous accuser de "priver les minorités de leurs droits" quand nous usons de la clause nonobstant pour résister à l'opinion judiciaire canadienne-anglaise. Si au contraire nous pouvions obtenir un jugement par un organe judiciaire québécois reflétant l'opinion québécoise du respect des droits, une opinion qui est réputée pour chercher un équilibre entre droits collectifs et droits individuels, plutôt que l'opinion anglo-canadienne dominante, qui rejette la notion de droits collectifs et est strictement multiculturaliste, alors nous pourrions contrer leur trame narrative en disant que nos lois respectent notre conception des droits, une conception tout aussi valide que la leur. Si nous avions une constitution québécoise à opposer à la constitution canadienne, dotée de sa propre charte, rédigée de manière plus large afin de reconnaître que les droits peuvent être limités pour raison d'ordre public, alors nous pourrions opposer à l'argument canadien que nos instances ont jugé qu'une loi éventuelle rejetée par la Cour Suprême du Canada est en fait approuvée par nos propres instances basée sur notre propre Charte. Un conseil constitutionnel québécois Je proposerais que cet équivalent à la Cour Suprême serait basé sur le modèle français du Conseil Constitutionnel. Cet organisme est un peu différent dans le sens que les juristes qui y sont nommés ont un mandat plus court, et qu'il est appelé à juger de la constitutionnalité des lois par les élus eux-mêmes plutôt que par processus d'appel judiciaire. Ce n'est donc pas un tribunal comme les autres, c'est un conseil à qui des élus peuvent demander leur avis sur la constitutionnalité des lois. Ceci permet de créer une instance sans toucher au système judiciaire actuel, l'organisme existerait en parallèle au système judiciaire plutôt que de tenter de s'incruster dans celui-ci. Cet organisme permettra de créer un tribunal proprement québécois, rendant des verdicts de conformité sur une charte proprement québécoise, des lois québécoises. Les lois fédérales seront hors de sa juridiction. À noter que le conseil constitutionnel québécois ne sera pas reconnu (du moins, pas initialement) par le cadre constitutionnel et judiciaire canadien. Toutefois, il pourrait être utilisé pour JUSTIFIER les usages de la clause nonobstant par le gouvernement québécois. Ainsi, quand la Cour Suprême tente d'invalider une loi québécoise, le gouvernement québécois pourra référer la loi au conseil constitutionnel pour vérification de sa conformité avec la Charte de la Constitution québécoise, et dans le cas où le conseil constitutionnel l'affirme conforme, alors le gouvernement québécois pourra justifier son usage de la clause nonobstant par le jugement du conseil constitutionnel. Une formule d'amendement simplifiée Il est bien connu que la constitution canadienne est pratiquement immodifiable, dû au caractère binational et régional du Canada. Le Québec et le reste du Canada ont des visions diamétralement opposées du pays, du coup, toute tentative de changement constitutionnel résulte en la sortie des boules à mites des revendications constitutionnelles du Québec et même d'autres provinces (de l'Ouest surtout) qui fait tout achopper. Une constitution d'une société unitaire comme le Québec serait plus facilement modifiable, car seule l'opinion de la nation québécoise sera sollicitée. Du coup, je proposerais une formule d'amendement à l'irlandaise: les amendements constitutionnels doivent être adoptés par l'Assemblée Nationale et soumis à un référendum, où une simple majorité suffira à modifier la constitution. Procédure de mise en place Une Constitution québécoise devrait être mise en place par la constitution d'une assemblée constituante, appuyée par des experts en matière judiciaire et constitutionnelle. Une formule d'élection pourrait être retenue pour la composer. L'assemblée constituante aura comme objectif de pondre une Constitution, avec certaines limites prédéterminées, comme la nécessité d'inclure une charte des droits et de mettre sur pied un conseil constitutionnel. L'assemblée constituante pourrait proposer également la reformation d'une autre chambre législative. Le projet de Constitution sera soumis à un référendum pour l'approuver. Légalement, dans le système canadien, l'assemblée constituante et le référendum n'ont pas de valeur particulière, seul le vote de l'Assemblée Nationale approuvant celle-ci en aura. Toutefois, ce processus démocratique aura une grande importance pour la suite, car le cadre constitutionnel canadien ne prévoit pas de place pour une constitution québécoise et est hostile à l'idée qu'un organe québécois puisse être au-dessus de la Cour Suprême du Canada, même pour des lois québécoises. Il faut se rappeler une leçon des dernières décennies: le Canada ne nous cèdera rien sur le plan constitutionnel, il faut provoquer un changement et forcer le jeu si on veut quelque chose. Rappelons-nous la saga de l'impôt provincial sur le revenu, le Fédéral ne voulait rien savoir de la demande québécoise de lever ses propres impôts, il a fallu que le gouvernement québécois force le jeu en adoptant un impôt sur le revenu pour que le Fédéral accepte de réformer son impôt. L'adoption d'une constitution québécoise et la mise sur pied d'un conseil constitutionnel pourrait créer une crise constitutionnelle. C'est dans ce climat, et seulement dans celui-ci qu'il sera possible pour le Québec d'obtenir des changements à la Constitution canadienne, pas pour faire des changements demandés, mais simplement pour modifier la Constitution canadienne pour reconnaître un changement déjà réalisé, pour normaliser un fait accompli. Ne nous faisons pas de leurres, la lutte sera âpre si nous optons pour cette voie, et nous devrons miser non pas sur la sympathie canadienne pour les faire accepter ces changements, mais simplement sur leur écoeurement, sur leur réalisation que ça ne change rien à leur vie de reconnaître une constitution québécoise ne s'appliquant que sur les lois québécoises. Résumé Pour s'affranchir du véto anglo-canadien incarné par la Cour Suprême et la Charte à Trudeau, je crois que nous devrions embarquer dans le plan suivant: Mise sur pied d'une assemblée constituante qui aura le mandat de réviser le fonctionnement de l'État Québécois et de rédiger une constitution incluant une Charte des droits et la création d'un Conseil Constitutionnel pour vérifier la conformité des lois québécoises avec la Charte québécoise Le projet de Constitution devra être adopté par référendum par la population du Québec Sous cette Constitution, le Conseil Constitutionnel pourra rendre des jugements différents de la Cour Suprême du Canada sur les lois et leur respect des droits de la personne Le jugement du Conseil Constitutionnel pourra être utilisé pour justifier l'usage de la clause nonobstant contre les jugements canadiens basés sur la Charte à Trudeau. Alternativement, le gouvernement québécois pourra, s'il le désire, considérer le Conseil Constitutionnel comme ayant préséance sur la Cour Suprême, créant une crise constitutionnelle pour tenter de forcer le reste du Canada à accepter la Constitution Québécoise comme un fait accompli. Alors, je suis cinglé ou très cinglé.

Bonjour tout le monde, je voudrais ouvrir une discussion sur un sujet qui fâche: les allocations familiales. En effet, vu ce qu'on sait aujourd'hui sur l'avenir de la France et du monde, il me semble que la solidarité et la logique dicteraient de ne plus accorder de nouvelles allocations familiales (1) et ce afin d'encourager une décroissance souhaitable de la population française. Est-ce que je peux avoir vos avis critiques et sans doute plus éclairés sur cette affirmation? Pour développer: L'argument classique contre ce genre de mesure, c'est que ça créerait des gros problèmes à terme, en déséquilibrant la pyramide des âges: les plus jeunes porteraient la charge lourde de faire vivre une population âgée d'autant plus importante. À ma connaissance, c'est pour ça que les allocations familiales existent: pour éviter de descendre trop en dessous du seuil de renouvellement de la population. Seulement, on voit maintenant qu'on a des problèmes encore plus gros qui s'annoncent à long terme: le changement climatique, les dégâts environnementaux, et l'épuisement des ressources. Il est acquis que notre seule chance d'avoir un avenir pas trop horrible est d'organiser la décroissance de notre consommation et de nos émissions, ce qui parait extrêmement difficile sans utiliser tous les leviers à notre disposition (2) dont la baisse de la population fait partie. C'est particulièrement crucial dans les pays à forte empreinte par personne comme la France. On a aussi de bonne raisons de penser que quels que soit la politique environnementale qu'on adopte, à cause de l'épuisement subi des énergies fossiles et des métaux rares, la taille du gateau de production qu'on se partage va se réduire de toute façon. Ajoutons aussi que les allocations familiales, ça se compte en dizaines de milliards d'euros par an. Ça ne ferait peut-être pas de mal à d'autres services publics comme l'hôpital et l'éducation nationale. Enfin, quitte à ouvrir un autre sujet polémique, en ce qui concerne la population de jeunes nécessaire pour entretenir les vieilles générations: vue la pression migratoire qu'on va encaisser dans tous les cas du fait d'avoir asséché la Méditerranée, il me semble qu'il y a une solution toute trouvée. Je ne me prononce pas ici sur le fait qu'on ait ou non une obligation morale à accueillir les migrants, mais d'un point de vue pragmatique, il me semble que, au vu du niveau de consensus international dont on a besoin pour la transition écologique, si les pays comme la France ne développent pas une forte culture de solidarité internationale, on est cuits dans tous les cas. Je n'ai que 28 ans et pas d'enfants. Si on induisait aujourd'hui une baisse de la population française, les gens de mon âge seraient parmi les premiers à en souffrir dans leur vieux jours. Pourtant, il me semble que j'ai déjà suffisamment d'instinct paternel pour me dire que je préfèrerais passer mes vieux jours dans une pauvreté choisie, plutôt qu'avec le sentiment d'avoir condamné mes petits enfants à vivre toute leur vie dans un monde hostile et dévasté (et pauvre aussi du reste. Notes: 1) Bien entendus, je veux dire "ne pas accorder de nouvelles allocations" pour les enfants non encore nés, et en laissant aux familles le temps de voir venir! Pas questions de retirer les allocs sous le pied des enfants déjà parmi nous où à venir. (2) Et en particulier: non, il ne suffira pas de passer aux énergies renouvelables, d'arrêter de prendre l'avion et de manger bio et sans plastique, de très très loin. Même en comptant sur des révolutions technologiques avec beaucoup d'optimisme, on a besoin d'une sobriété beaucoup plus drastique. P. S: Mon but ici n'est pas de vous marteler mes théories sur le sujet, mais de faire naître une discussion informative et constructive. Dans cette optique, soyez charitables svp.

La dernière fois que j'y suis allé, il y avait un nudiste juuuuste dessus, faite gaffes où vous mettez les doigts. Sous nos pieds sous terre. Sous nos pieds. Bonsoir a tous. Demain, je vais vous faire chier. Je ne vais pas me pointer a mon boulot, et cela va vouloir dire que vos chères têtes blondes ne seront pas accueillies dans l'établissement dans lequel je travaille. Je sais que cela ne sera que la cerise sur le gâteau de votre journée, mais il me semble tout de même que vous méritez une petite explication, alors la voila. Les heures, les sous, et le regard des autres. En vingt ans, le salaire des profs a été amputé de presque deux mois par an, en termes de pouvoir d'achat. le fameux "gel du point d'indice" veut dire que nos salaires, en groupe, ont moins progressé que l'inflation. Pendant ce temps la, les salaires, dans le privé, ont gagné un mois de pouvoir d'achat par an. C'est l'équivalent d'offrir un treizième mois à tous les salariés du privé, en arrêtant de payer les fonctionnaires en novembre. Les fonctionnaires, bien sur, ne sont pas tous égaux devant cette baisse du pouvoir d'achat. Il y a les fameuses primes, qui constituent une part non négligeables des revenus des fonctionnaires. Sauf pour les profs. Pour nous, les primes, c'est de l'ordre de 10% du revenu, et ça descend. Elles sont liées a des fonctions toujours plus lourdes pour des montants toujours plus faibles. L'an dernier, j'ai vu des profs dans mon établissement entrer en compétition pour une prime correspondant à une heure supplémentaire par semaine. La tache associée? Gérer le parc informatique de 60-120 ordinateurs de l'établissement. La prime professeur principal, la plus fréquente, correspond a cet ordre de grandeur aussi. Mais on leur rajoute tâche sur tâche, aux PP. Ils sont maintenant priés de remplacer les anciens conseillers d'orientation (sans formation ni revalorisation de la prime. Parce que oui, quand ils ont renommés les conseillers dorientation, ils en ont profité pour réduire leurs heures de présence et décharger leurs responsabilités sur les profs. "Mais un prof, ca bosse que 18h par semaine. Devant élèves. Diriez-vous d'un acteur de théâtre qu'il ne travaille que 2h par soir? Chaque heure de travail devant élèves entraine son lot de travail en dehors, que vous ne voyez pas. La préparation de cours, qui ne peut pas forcément être réutilisée depuis que chaque ministre s'amuse a faire passer sa réforme, voyante ou discrète. Il faut compter environ une demi-heure a une heure de préparation par heure de cours. Quand, comme moi, on a deux niveaux, ca va a peu près, mais les collègues qui ont 4 niveaux, ils commencent a avoir des poches sous les yeux. Et le évaluations. ce petit contrôle qui a fait stresser votre enfant? Une heure, minimum, pour l'écrire. Et ensuite on le fait passer a 150 élèves. Si on passe deux minutes a corriger chaque copie, ça fait 5h de correction. Et les collègues de lettres qui font faire des rédactions, c'est 15 minutes par copie, minimum. Et prière de mettre au minimum 6 notes par trimestre, ou vous etes convoqué par le principal pour avoir droit a un petit "conseil amical. Mais cela n'a pas empêché le gouvernement d'ignorer le passage aux 35h pour nous autres profs. Après tout, on a le "droit" de ne travailler que 18h, a condition de faire de la magie pour toutes les tâches que les élèves ne voient pas. "Mais un prof, ca a des vacances" Oui, c'est vrai, on a des vacances. C'est souvent le moment ou on prépare nos cours (on a pas toujours les mèmes niveaux d'une année sur l'autre) et comme je le faisais remarquer, on a perdu l'équivalent de deux mois de salaires par an en 20 ans. "prof, c'est une vocation, fais ca pour les enfants" Oui, prof est une vocation. Mon proprio n'accepte pas la vocation à la place de mon loyer. La hiérarchie est incompétente et/ou malhonnête Vous avez probablement remarqué un thème sur la volonté d'économies du ministère sur le dos des professeurs. Vous avez raison. Parmi les professions qui recrutent à bac+5, je vous met au défi d'en trouver une qui soit moins rémunératrice que prof. Mais il faut rajouter à cela une foultitude de complexité dont le but semble être de donner la possibilité de prendre en tord le plus de collègues possibles. Vous avez un inspecteur qui vient vous dire de vous adapter au niveau des élèves, et de les amener au niveau du brevet. L'année d'après, le recteur envoie une lettre rappelant que l'objectif du collège est de préparer au lycée. Vous êtes priés de faire faire le plus d'exercices possibles, mais le livre devient un livre pour trois ans (brillante idée que d'enlever les programmes annuels, puis de les remettre en douce une fois les livres édités) donc ils enlèvent la moitié des exercices pour sauver le dos de vos bambins. Et évidemment le projecteur dans votre salle est illisible, parce que les ordinateurs avec plus d'une sortie vidéo ça coute trop cher. Et on vous rationne les photocopies pour sauver la planète. Je ne m'attaquerai même pas au problème des postes qui sont attribués suite a une usine a gaz qui m'a forcé a déménager 3 fois en trois ans et qui m'a éloigné de la ville ou je vivais et veux vivre depuis 6 ans maintenant (6 ans de demandes annuelles de retour sur ma région, et je n'en suis probablement qu'a la moitié) apparemment les profs c'est normal de les traiter comme des pions. Mais le pire, c'est la communication qui nous prend, vous et nous, pour des cons. Les deux communications majeures sur la rémunération des profs ce notre cher ministre, ce fur pour parler d'une augmentation de 300 pour tout le monde et pour parler d'une revalorisation de notre rémunération. L'augmentation de 300, c'était en brut. Annuel. Soit moins de 20 euros de plus sur le chèque chaque mois. Quant a la revalorisation de notre pouvoir d'achat, il s'agissait en fait d'une deuxième heure supplémentaire imposée chaque semaine. Ce qu'il faut savoir, c'est que chez nous, les heures imposées à l'années (celles de ce régime) sont payées moins cher qu'une heure de cours normale. Parce que comme c'est une heure sup' elle est pas payée en juillet-aout (et avec les retards administratifs, j'en ai pas vu la couleur avant novembre. On parle de travailler plus pour gagner moins, la. La retraite, c'est la goutte d'eau (ou le troplong; paslu des feignants) Alors oui, quand on prend une profession ou la charge de travail augmente, 15% de la rémunération disparait en 20 ans, la hiérarchie semble volontairement nous savonner la planche et nous prendre pour des cons, quand on rajoute une réforme qui va nous couter entre 300 et 900 euros de retraite par mois pendant toute notre retraite, on en a marre. Les profs se plaignent, et la societé ronchonne qu'on se plaint toujours. Les profs se mettent a communiquer (stylos rouge, pasdevague) et la hiérarchie nous montre qu'elle nous a entendu en passant des lois pour permettre aux chefs d'établissement de mettre a pieds les collègues qui dénoncent les problèmes. Le niveau des élèves baisse, et la hiérarchie réagit en baissant le niveau des examens et en mettant en place une évaluation "par compétence" plus complexe, moins lisible et plus permissive. Alors on descend dans la rue. Parce c'est la seule chose qui nous reste. Et hier, pour nous dissuader, notre ministre nous envoie un mail pour nous assurer une pension minimum. Qui est en dessous du seuil de pauvreté. Si on a eu une carrière complète. A demain. Je vais voir si j'ai pas un gilet réfléchissant en rab, moi. P'tet en jaune.

Sous nos pieds dans l'eau. Sous nos pieds dans le plat. Courage. La roue tourne, même quand on y croit plus! Salut Reddit! Je t'avais posté un message il y a quelques années (J'avais utilisé un jette-au-loin à l'époque, mais le post est toujours dispo ici, pour ta curiosité) Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis, mon Reddit. A l'époque, je ne voyais aucune possibilité d'améliorations, je me sentais comme dans un cul de sac, je pensais sérieusement en finir. Au chômage, largué (au sens propre comme au figuré) l'égo démoli, bref, c'était pas joisse. Ça n'a pas été facile, ça ne s'est pas réglé en un claquement de doigt (et tout n'est toujours pas réglé, mais je commence enfin à découvrir que continuer d'avancer est peut être plus "intéressant" que de parvenir quelque part. Que s'est il passé entre temps, donc? Premièrement, avec madame. Madame m'avait aperçu en train de poster sur Reddit, elle est donc allée consulter le fil, et ça s'est terminé en chiale dans les bras l'un de l'autre, elle ne s'imaginait pas que j'en étais à ce point de rupture. Beaucoup de discussions, de choses mises à plat, nous avons finalement continué un petit bout de chemin ensemble. Sur le plan professionnel, j'ai fini par décrocher une formation de boucher en avril 2016 (la formation commençait le lendemain de mon anniversaire, jolie coïncidence. et j'ai validé mon CAP en 2017. Mon premier vrai diplôme (on est d'accord, le BEPC ça ne compte pas vraiment) j'avais encore du mal à y croire! À peine diplômé, il ne m'aura pas fallu un mois pour trouver un boulot à 10 minutes à pieds de chez moi! Une autre case de cochée, moi qui ai toujours donné dans des boulots ingrats à 1h de distance, je peux vous dire que ça vous change la vie! L'étape d'après fut de me trouver une piaule (nous avions besoin avec madame d'avoir chacun notre propre espace) gros coup de bol, un client de ma boutique en avait une à louer. C'est minuscule, l'avantage étant je ne paye pas cher (moins de 300/mois dans Paris 18) mais c'est CHEZ MOI. Mon premier chez moi. J'aurai attendu mes 32 ans pour l'avoir, après avoir été SDF, vécu dans un squat, une salle de répète, le canapé de mon meilleur ami qui m'a sauvé la vie (et toléré bien plus longtemps que j'aimerais l'admettre alors que je n'étais qu'un légume) à qui je suis éternellement redevable, un appartement en colocation avec peu d'intimité, et finalement avec madame. Nous avons fini par nous séparer en début d'année, après avoir réalisé que nos chemins divergeaient. C'était triste, mais je suis heureux qu'on ai pu rompre sans se déchirer ou garder de rancœur l'un envers l'autre. Nous sommes même partis en vacances ensemble au Japon en mars dernier, vu qu'on avait pris les billets en avance. Le truc drôle, mon Reddit, c'est qu'arrivé là bas, j'ai fait une partie des vacances en solo, et que j'ai pécho! Ben oui, parce que tu commences à me connaître, Reddit! Au fond, j'ai un coeur d'artichaut! Rentré en France tout amoureux, des étoiles dans les yeux, et voilà que la semaine dernière je reçois un coup de fil d'un cabinet de recrutement pour un poste de chef de projet dans l'agroalimentaire. Je n'y croyais j'ai eu raison! Je reviens de l'entretien, manifestement la recruteuse avait mal compris les besoins du client. Mais c'est pas grave, Reddit. Tu sais pourquoi? Bien sûr, j'étais un peu dégoûté de ne pas avoir le poste, mais en sortant de l'entretien, j'ai regardé en arrière, l'espace d'une minute. Il y a environ une dizaine d'années, je fouillais dans des poubelles pour manger. Aujourd'hui j'ai un toit que je paye de mes deniers, un salaire supérieur au SMIC, et je peux me permettre de ne pas être pris à un entretien sans me sentir comme une grosse merde, et sans avoir à m'inquiéter pour le mois prochain. Mais cet entretien m'a donné la niaque, l'envie de changer, d'aller plus haut comme disait Tina, de voir plus grand. Aujourd'hui, Reddit, je suis en vie. Alors toi qui n'y crois plus, qui que tu sois, toi qui n'a plus la force d'avancer comme ce fut le cas pour moi il y a 4 ans, accroche-toi. Tu as le droit de te sentir mal. Pleure tout ce que tu as, crie, appelle à l'aide, envoie moi un MP mais ne commets surtout pas lirréversible. J'en suis la preuve vivante, on ne sait jamais ce qui peut arriver de positif dans la vie. Et si on s'accroche assez longtemps, ça finit par arriver. Bisous tout Snoo EDIT: Et surtout, lâche un peu le pétard. En tant que lourd consommateur (>15 joints par jour) depuis le lycée, ça n'est qu'après être passé en service d'addictologie pendant un mois que j'ai réalisé les dégâts sur ma psyché, ma motivation, ma créativité, mes ambitions. Essaie juste un peu, tu verras.

Sous nos pieds sous. Sous nos pieds film.

Jhésitais à poster depuis longtemps car cet événement ma traumatisé, mais partager ça avec vous me ferait du bien je pense. Je précise aussi que cette histoire est très longue et détaillée mais cest important pour le fil de lhistoire. Je mappelle Sacha (faux nom. Cette histoire a eu lieu il y a six ans. A mes 16 ans jai commencé à vivre une histoire damour à distance avec mon ex copain, quon appellera Hugo. Nous vivions tous les deux dans le nord de la France, mais 120 kilomètres nous séparaient. Jhabitais dans une petite ville à quelques kilomètres dAmiens en Picardie, et lui habitait dans une petite ville au-dessus de Rouen en Haute-Normandie. Pendant notre scolarité au lycée, on essayait de se voir pendant les vacances scolaires ou les longs week-end, mais étant une élève studieuse, même amoureuse, je faisais attention que cela ne gâche pas mes études. Pendant nos années lycée, nous ne rêvions que dune chose, que cela se termine pour habiter ensemble. A lobtention de notre diplôme, jai donc fait mes affaires et jai emménagé dans la ville de Rouen avec lui, jallais à la faculté de psychologie et lui à la faculté de médecine. Cela sest bien passé pendant deux ans, puis peu à peu nous ne nous entendions plus. Dun commun accord nous nous sommes alors séparé par la suite. Mais je tiens à préciser que nous sommes resté en très bon terme, il fait parti de mes meilleurs amis et je mentends très bien avec sa nouvelle copine. Jai eu la possibilité de retourner à Amiens pour y poursuivre mes études, mais je me plaisais à Rouen et je métais fait un groupe damis dont je navais pas envie de me séparer. Jai alors choisie de rester à Rouen pour finir mes études. Nous avons alors rendus lappartement. La rentrée étant passé depuis un moment, jai eu du mal à trouver un appartement. Par chance jai réussi à en trouver un, mais avec quelques inconvénients. En effet, Rouen est en quelques sortes couper en deux par la Seine, il y a donc deux rives, rives gauches et rives droite. Habitait en rives droites était plus pratique pour moi par rapport aux transports pour aller dans mon université, mais aussi car je me retrouvais plus loin du centre-ville. Mais javais réussi à trouver un logement alors je nallais pas men plaindre. Jétais alors dans un tout petit immeuble avec seulement deux étages, un rez de chaussée avec deux grands appartements et un étages avec 4 petits appartements. Jétais alors locataire dun appartement de 32 mètres carrés, avec une grande pièce et une salle de bain et cuisine séparé. Javais un grand appartement et était donc chanceuse, mais en plus de la mauvaise localisation je ne me sentais pas en sécurité dans limmeuble car la porte de celle-ci pourrait être ouverte par tout le monde. Il suffisait dappuyer sur le bouton à côté de la porte tout en poussant celle-ci pour entrer, pas de digicode, rien. Nous avions des clés pour verrouiller la porte mais après plus personnes ne pouvait rentrer, locataire sans la clé comme facteur ou autre personnes, alors celle-ci nétait jamais verrouillée. De plus, mon appartement donnait sur la rue dun côté (côté cuisine) et sur le toit de lentreprise en bas de chez moi de lautre (côté salon. Étant exposé à la vu des Rouennais, javais souvent les volets fermés ou alors des rideaux transparents pour que lon ne me voit pas dans mon appartement. Sinon pour ce qui est de lintérieur, la porte dentrée donne sur un petit couloir, et au bout de ce couloir il y a la grande pièce avec le salon à gauche, et la cuisine à droite. Et dans le couloir de lentrée, à gauche il y a la chambre et à droite la salle de bain. Je me suis alors installée dans mon nouveau chez moi ai est continué ma scolarité normalement. Vers le milieu de ma troisième années, soit un an de célibat, mon groupe damies, et surtout ma meilleure amie, on lappellera Emmy, insistait pour que je me trouve un nouveau copain. Un soir où jétais avec Emmy, sous son insistance je me suis inscrite sur Tinder. Je ne croyais pas trop aux applications de rencontre et elle non plus à la base, mais cela a changé quand elle a rencontré son copain sur lapplication, et ça faisait trois ans quils étaient ensemble. Jai alors tenté le coup et me suis inscrite. Jai parlé avec quelques garçons et quelques filles (je suis bisexuelles) tous sympas, mais sans aucune ambiguïté. Quelques semaines après, jai matché avec un garçon, on lappellera David. Javais été intéressée par son profil car nous avions les mêmes passe-temps comme la musique, le sport et nous étions tous les deux en fac de psychologie, lui en Master et moi en troisième année de Licence. Nous avons parlé pendant plusieurs jours daffilée et cela marchait bien, jusquà ce quil me propose que lon se voit. Jaime prendre mon temps, et je ne me voyais pas accepté au bout de 4 jours de discussion seulement, dautant plus que nous rigolions beaucoup par message sans pour autant parler de nos vies. Quand jai refusé, il a quand même continuer à insister, ce que je trouvais parfois un peu lourd. Le problème est que je ne le voyais pas comme un copain éventuel, mais plus comme un éventuel bon ami. Je lui ai alors dit que je nétais pas sur Tinder pour trouver un copain mais pour me faire des amis pour éviter de lui faire de faux espoirs, et que donc cest pour ça que je refusais son invitation. Il a finit par comprendre et a alors arrêté dinsister. Ce même soir, je lui dis que je vais me coucher et nous arrêtons alors la conversation. Le lendemain, après une journée fatigante, je minstalle chez moi devant la télé avec Emmy qui passait la fin daprès-midi chez moi. On était tranquille jusquà ce que je reçois un appel avec un numéro masqué 5 fois daffilé. Quand je décrochais, la personne raccrochait. Jai la tête sur les épaules et je suis souvent embêté par les publicités ou autre sur mon téléphone portable, alors je me dis que ce nest rien, mais Emmy elle comme à psychoter. Je la rassure et nous continuons notre séance télé avec un café et des biscuits. Vers six heure de laprès-midi, elle repart pour rentrer chez elle et je saisi alors mon téléphone pour prendre des nouvelles de David. Je lui parle de ma journée et lui aussi. Comme il est dans la même école, je lui parle de mes profs en rigolant comme il doit les avoir aussi, ou du moins les avoir eu. Cependant, je me rends compte que nous navons pas le même avis. Quand je lui pose la question pour Mme Moineau (nom modifié) il me répond quelle est super et que son cours est top, alors que je pense totalement linverse, et ça pour tout les professeurs. Nous argumentons sur le sujet puis après nous parlons de nos vies. Je me lève pour éteindre les lumières et fermer les volets donnant sur le toit de lentreprise, et allume seulement des petites lumières à la place pour éviter que toute la rue voit ce qui se passe chez moi. La journée personne ne voit chez moi grâce au rideaux voilée et moi je vois ce qui se passe dehors, mais quand il fait nuit et quune grosse lumière est allumée, tout le monde peut voir se que je fais. Je reprends mon téléphone et continue de parler avec David, il mexplique quil a fait école de psychologie pour devenir psychologue pour aider les gens, les écouter car lui-même a eu des difficultés dans sa jeunesse et aurait aimer avoir à ses côtés quelquun qui a le sens de lécoute. Il me dit quil habite à Rouen depuis sa naissance, quil est musicien et quil travaille dans une association pour les sans-abris. Je lui réponds que cest génial, cest vrai! De nos jours cest super que des gens fassent du bénévolat dans des associations, cest admirable même. Je lui dis que jaimerais vraiment faire ça aussi mais que je manquais de temps avec mon appartement et mes cours. Il a tout de suite rebondi en mexpliquant que lon devrait se voir pour quil me parle de lassociation et que je trouverais le temps dy venir. Je lui ai dis que je réfléchirais mais que ce serait intéressant. Je lui ai ensuite parlé de moi, de ma vie sentimentale et lui explique que maintenant je suis sur rive gauche et que je rentre à Amiens le week-end. A côté de notre conversation je parle aussi avec Emmy et quelques filles de mon groupe de copines et copains de fac. La soirée passe, et après quelques coups de fil toujours en numéro masqué, je me lève et marche en direction de ma cuisine pour fermer mes autres volets donnant sur la rue, et je vois un homme sur le trottoir den face en train de regarder à ma fenêtre. Je me baisse alors dun coup car je trouvais ça bizarre. Je marche alors accroupis jusquà mon salon le temps de méloigner de la fenêtre, et lorsque je ne suis plus dans le champs de vision de cet homme, jéteins toute mes lumières sauf celle de la télé et décide de minstaller dans mon canapé quelques minutes. Jenvoie un message à Emmy pour lui expliquer ce quil vient de se passer, elle trouve ça bizarre mais sans plus. Je me dis alors que ça doit juste être un mec qui attends quelquun, mais dans le doute, jattends quand même un petit peu avant daller fermer le volet, et entre-temps je continue de parler avec David. Je continuais mes petites affaires jusquà ce que jentende des bruits semblables à des petits impacts sur ma fenêtre. Je me dis que ce nest rien jusquà ce que le bruit retentisse de nouveaux. Quelquun était en train de lancer des choses semblables à des petits cailloux sur mes fenêtres. Prise de panique, jéteins ma télé et me déplace doucement vers la fenêtre, et arrivée dans la cuisine je décide de maccroupir et de ne laisser que mes yeux à la fenêtre pour observer ce qui se passe. La chance que javais, cest que le lampadaire le plus proche de mon immeuble lorsque je suis à la fenêtre de ma cuisine, est à langle de ma rue, donc il ne reflète pas dans mon appartement. Mais linconvénient est que la rue est mal éclairé est sombre alors on ne peut pas voir grand chose. Je reprends donc, je regarde à ma fenêtre et je me tétanise. Un homme était en train de lancer des cailloux à ma fenêtre. Aucune idée de savoir si cet homme est le même que tout à lheure, mais je suis sûre quil sagit du même. Manque de chance, ma rue nest pas très fréquentée sauf en journée comme il y a une boulangerie et un bar tabac, ainsi cet homme a continué pendant au moins 10 minutes. Ne pouvant pas fermer mes volets, je rampe jusquà mon salon et envoie un message à Emmy. Elle me dit quelle arrive tout de suite avec son copain. David qui sinquiétait me spam de message sur tinder, je lui explique alors la situation. Dune grande gentillesse, il me dit “donne moi ton adresse, jarrive tout de suite si il faut et je le choppe! ”, je lui réponds que ça va aller et quune amie est en route. Il me demande alors si je veux quil vienne chez moi pour faire le gardien en quelques sortes, je lui réponds que ça va aller, et que mon amie ne devrait plus tarder. Alors que Emmy et son copain arrive en voiture, elle mappelle et me demande où est le mec, je lui réponds en lui donnant la position de celui-ci mais malheureusement, quand ils sont arrivés il nétait plus là. Emmy et son copain on passé la nuit chez moi parce que javais peur, et le lendemain à la première heure je me rends au commissariat pour expliquer la situation. Je ne peux pas poser de main courante car je nai aucun détail physique de lhomme en question, mais ils me promettent de faire attention et de faire des rondes dans le quartier. Je ne suis pas allé à la fac, je suis resté chez moi pour me reposer et jai fait le tour des appartements de limmeuble pour leur demander sil avait déjà vécu quelque chose danormal ou aurait déjà aperçu cet homme, mais rien du tout. Jai passé la journée à me détendre dans mon canapé, jai parlé avec ma famille mais je ne leur ai rien dis car ma mère est très anxieuse alors je ne voulais pas linquiéter, et jai regardé des séries netflix et des lives twitchs histoire de me changer les idées et de rire un peu. Quand le soleil commence à se coucher, je ferme les volets des deux côtés de lappartement, et vérifie que ceux de la chambre sont bien fermés. Ils sont toujours fermés comme il donne sur une partie du toit de lentreprise et sur une partie de la rue de lautre côté de limmeuble, jouvre seulement ma fenêtre de temps en temps pour aérer mais toujours avec les volets fermés. Comme il y a un peu de hauteur entre la fenêtre du salon et de la chambre avec le toit de lentreprise, jai toujours eu peur que quelquun puisse monter à ma fenêtre. Emmy me propose de faire comme hier, de passer la soirée chez moi avec son copain, mais je refuse et la rassure en lui expliquant que les policiers vont faire des rondes et que les voisins sont au courant. La soirée se passe tranquillement, je parle avec David et il me propose que lon se voit deux jours après dans un bar au centre-ville de Rouen pour se rencontrer et parler de lassociation, jaccepte sans réfléchir en me disant que je serais remise de mes émotions et que cela me changera les idées. Mais au moment ou je mendors sur le canapé du salon, jentends de nouveau des bruits dimpacts sur mes volets. Je me calme en me disant que de toutes façons, ça ne peut pas aller plus loin que des lancers de cailloux et que les flics vont finir par le chopper sil reste là. Bien que je commence à prendre peur, les bruits sarrêtent seulement quelques minutes après, je me lève alors et je vais dans ma chambre pour minstaller dans mon lit est dormir. Alors que je commence à mendormir, jentends le bip de la porte dentrée de limmeuble souvrir et la porte claquée. Comme un de mes voisins, mon voisin den face, est étudiant en médecine et fait beaucoup de soirée dintégration, je me dis quil doit rentrer dune petite soirée dintégration dans un bar. Jentends alors des pas dans lescaliers… Mais pas de bruits de clés et de porte. Jentends des tout petits bruits de pas comme si quelquun tournait sur le palier, puis jentends un bruit de glissement sur ma porte dentrée. Je fais comme si de rien nétait et je fais le moins de bruit possible pour écouter le moindre bruit de mouvement, téléphone à la main. Au bout de quelques minutes de grands silence, jentends de nouveau des bruits de pas qui descend lescalier. Limmeuble nest pas très bien insonorisé et les escaliers sont des grands escaliers en bois alors le moindre mouvement peut être entendu quand nous sommes près de la porte dentrée, ce qui est le cas pour ma chambre. Je me sens alors rassurée quand jentends la porte se fermer, et je décide daller au toilettes avant de retourner au lit. En sortant des toilettes, me voilà de nouveau prise de panique car jentends de nouveau des bruits de lancers de cailloux contre mes volets, mais cette fois, côté salon. Cela ne dure que quelques secondes, alors je retourne me coucher. Mais alors que je commence à fermé les yeux, ce ne sont plus des bruits de cailloux contre mon volet que jentends, mais quelquun qui frappe au volet de ma chambre. Prise alors de panique, je me lève et me rends dans ma cuisine en faisant le moins de bruit possible et appelle la police. Jattends la police alors que les bruits perdurent et perdurent. Au bout dune dizaine de minutes les bruits sarrêtent et la police arrivent environ cinq minutes plus tard. Jexplique à lun deux ce qui sest passé pendant que dautres inspectent les environs et font le tour de limmeuble, de lentreprise et monte même sur le toit de lentreprise, accessible par une sorte déchelle. Après presque 45 minutes, les policiers repartent et me disent que cela devait être un squatteur puisque le toit est accessible par cette échelle un peu en hauteur, et ils ont trouvés des paquets de cigarettes vide, une bière, etc. Il finissent par me rassurer en me disant quils allaient renforcer les rondes dans le quartier et allaient voir avec lentreprise pour retirer cette échelle. Je vais alors me recoucher même si je peine à trouver le sommeil, jai du dormir seulement deux heures. Le lendemain rien à signaler, je suis aller en cours laprès-midi et des copines sont venus passer la soirée chez moi pour que je me sente en sécurité. Le matin jai parlé à David de ce qui sétait passé et il a insisté pour venir chez moi pour me protéger, ce que jai trouvé bizarre. Il a vraiment insisté mais jai refusé en lui disant que des copines venaient ce soir. La soirée venue, nous parlons avec mes amies, et je leur parle de mon rendez-vous qui avait lieu avec David le lendemain. Je navais plus trop envie dy aller avec tout ce qui se passait, je préférais rester chez moi, mais celles-ci me disent que ce serait super, que je me changerais les idées et que, qui sait, peut-être que je peut-être il allait me plaire finalement. Je leur explique que je trouve certains de ces comportements bizarres, comme le fait quil insiste pour quon se voit ou pour quil vienne chez moi, ou même que quand on parle de la faculté de psychologie on a limpression quil ne connaît pas les profs. Il ma même dit quil allait à pied à la fac alors quelle est trop loin de chez lui pour y aller à pied. Il est en centre-ville et la faculté est dans les hauteurs, à Mont- Saint-Aignan, il faut énormément de temps à pieds. Mes amies me rassurent en me disant que peut-être il aimait marché et quil avait peut-être un avis différent sur les professeurs, ou que, dans le pire des cas, il a mentit sur la fac de psychologie pour se rapprocher de moi. Après de longues négociations, je finis par confirmer le rendez-vous avec David pour le plus grand bonheur de mes amies, mais en leur demandant de venir aussi et de se mettre à une autre table dans le bar pour nous observer en secret car je devenais paranoïaque ces derniers jours. Celles-ci ont acceptés et étaient justement très heureuse de pouvoir voir notre rencard. Le lendemain je navais quune heure de cours en amphithéâtre alors je ny suis pas allé comme nous nous étions couché tard. Comme tous les matins, jaère lappartement, dautant plus ce jour avec lodeur de tabac froid suite à notre soirée entre copines. Je me détends jusquà 15h30 où je décide de me préparer et je grignote un petit truc avant de partir retrouver David au centre-ville dans un petit bar pour 17h, mais avant je prends la précaution de fermer les volets du salon mais de laisser la fenêtre ouverte pour laération. Jarrive dans le bar en question et rencontre enfin David, un grand homme brun barbu. Il était vêtue dun sweat noir avec un logo des Guns and roses, un jean et des baskets, une tenue sobre. Il est très souriant mais a de grandes cernes et paraît très fatigué. Je le taquine là-dessus en lui demandant ce quil a fait cette nuit, je vois son visage souriant se transformer en visage gêné et il contourne le sujet rapidement en me répondant juste “rien de spécial, et toi ta soirée entre copine? ”. Je trouve ça bizarre mais je laisse tomber. Nous nous installons en terrasse malgré la fraîcheur, pour pouvoir fumer sans avoir à sortir du bar et nous commandons chacun une pinte de bière. Nous continuons la conversation, il me parle de lassociation et jessaye den apprendre plus sur lui, mais il contourne la question ou réponds briévement. Je le sens vraiment fermé. En revanche, il me pose pleins de questions sur ma vie. Au bout dune vingtaine de minutes, je vois mes amies arrivées au loin. Elles sinstallent et font comme si nous ne nous connaissions pas. Elles étaient installées à lautre bout de la terrasse. Après deux heures de discussions, David me demande “tu connais ces filles là-bas? Elles arrêtent pas de nous regarder”. Les filles ne faisaient que nous observer et ricanaient alors forcément, David a compris. Je lui explique alors quelles voulaient nous espionner, et je vois que David commence à se fermer et a être très agacé voir agressif. Je mexcuse en lui expliquant que je nétais pas sereine et que je devenais un peu parano à cause des événements, mais que de toutes façons elles nallaient pas tarder à partir. Il commence par sénerver, puis sexcuse et devient de nouveau souriant dun seul coup… Bizarre. Mais je voyais bien que cela le perturbait que mes copines soient là. Pour quil retrouve le sourir, je prétexte un sms de ma mère et jenvoie un message à Emmy pour lui dire quelles partent car cela gène David, mais quelles ne sinquiètent pas car tout se passe bien. Vers 20h, je commence à faire comprendre à David que je ne vais pas tarder à rentrer car, même si je suis bien couverte jai froid et jai peu dormi alors je suis fatigué. Il insiste dabord pour prendre un autre verre, mais je refuse en lui disant que je ne tiens pas lalcool et que je suis déjà pompette, mais malgré cela il insiste encore. Quand il comprendre enfin, il insiste pour que nous mangions ensemble chez moi, et je refuses de nouveau. Il commence à sagacer car il prétend vouloir vraiment passer la soirée avec moi. Je commence à trouver ça bizarre, et je lui répète que je suis trop fatiguée. Il sexcuse et me dis quil agit comme ça car il mapprécie et aurait aimé passer la soirée avec moi, et il a également peur avec ce mec qui rôde dans les parages. Je le rassure et il accepte enfin que je rentre chez moi. Au moment de partir, je vois quil attend que je lembrasse, mais je lui fais la bise. Sur le chemin du retour il menvoie des messages en me disant quil a adoré ce moment mais quil aimerait vraiment quon passe la soirée ensemble. Jignore son message et appelle Emmy pour lui débriefer le rencart. Je lui explique quil est très sympa mais que je ne sais rien de lui, quil na pas ou peu répondu à mes questions mais quil me posait des questions sur moi et quil insistait pour que je reprenne de lalcool et pour quil vienne chez moi. Emmy trouve ça aussi bizarre et glauque que moi, et me dis de petit à petit couper les ponts car il a lair spécial. On en a tiré la même conclusion, soit il voulait juste me baiser, soit il est trop bizarre. Arrivé chez moi, je décide de prendre une douche. Je prends quelques affaires dans ma chambre, et me pose un peu le temps que le chauffage de la salle de bain chauffe un peu, puis je jy vais. Jéteins le chauffage, commence à me déshabiller, je pose mon téléphone sur le lavabo puis entre dans la douche. Alors que je suis sur le point de finir jentends des bruits bizarres. Jarrête leau quelques minutes, puis comme je nentends rien alors je finis de me rincer, jusquà ce que jentende un gros bruit en provenance du salon. Je coupe leau dun seul coup et ne fais plus de bruit. Alors que je pensais que quelquun envoyé des cailloux dans le volet, jentends des pas chez moi. Instinctivement, je me tétanise pendant quelques secondes et jai envie dhurler. Jentends quelquun marché dans mon salon. Alors que les pas se rapproche de la salle de bain, je vérifie que le verrou soit bien verrouillé et jactionne leau de ma douche à fond. Manque de chance, je nai pas de fenêtre dans ma salle de bain. Je décide alors de profiter du bruit de la douche pour appeler la police discrètement et leur dire de venir de toutes urgences car quelquun est chez moi. Je me rapproche doucement de la porte pour entendre ce qui se passe et jentends des bruits de portes de placard ainsi que des bruits bizarre de plastiques ou de sac poubelles, et je crois alors à un cambriolage. Malgré la peur, je respire doucement et essayes de garder mon calme pour ne pas respirer fort ou crier. Ma porte dentrée était verrouillée et un homme était chez moi en train de cambrioler, croyez-moi, garder mon calme a été très dur. Dun seul coup, jentends un bruit énorme, comme on avait explosé le mur. Cétait la police qui avait enfoncé la porte. Ce bruit a été suivi par “Police! Au sol mains sur la tête! ”, jentendais des policiers fouillés lappartement et un homme gémir criant quil na rien fait et quil habite ici. Un policier essaye douvrir ma porte alors quils emmènent lhomme en dehors de lappartement. Il me demande “vous êtes là? tout va bien? ” jéclate alors en sanglots et impossible de lui répondre. Il me demande de patienter quelques minutes avant douvrir la porte, pour ma sécurité. Les policiers ont inspectés lappartement pendant une dizaine de minutes, et je suis sortie de la salle de bain. Un policier se dressait derrière la porte, un prenait des photo de mon salon, deux autres parlaient de ce qui venaient de se passer et un autre pliait une bâche en plastique. Ce policier dressé devant ma porte me dit quil doit me parler, je referme la porte, je mhabille, je vais masseoir dans le canapé et je remarque que le volet de ma fenêtre a été forcé. Il me demande si je connais lhomme qui était chez moi, et me dis quil est connu des services de polices et quil se nomme Charles. Je lui réponds que je ne lai pas vu et que donc je ne sais pas mais quil ne me dit rien. Il me décrit alors lhomme en question, grand, brun, barbu, habillé dun sweat noir. Je commence à comprendre et leur demande si le sweat en question portait le nom dun groupe de rock, avec des armes et des roses dessus. Leur réponse: oui cest exactement ça. Wow, David nétait pas David, cétait une fausse identité. Je leur explique quil ma dit quil sappelait David, quil était de Rouen, et je leurs donne toutes les informations que jai sur lui. Le policier me regarde dun air désolé et confirme mes soupçons. Il mexplique que cet homme sappelle Charles en réalité, quil est connu par les forces de lordre pour du harcèlement. Et le pire arrive. A la fin de notre rencard, Charles (ou David de son faux nom) ma suivie jusquà chez moi en voiture et lorsque je suis rentrée, il a escaladé le toit de lentreprise dà côté, et a brisé mon volet pour pouvoir rentrer chez moi. Il aurait disposé une grande bâche dans mon couloir, et aurait pris les sacs poubelles dans le placard sous mon lavabo, et attendait derrière ma porte avec un couteau. Jai éclaté en sanglot, impossible de marrêter. Après ça, jai porté plainte, jugements, et tout ce qui sen suit. Jai appris par la suite quil sest renseigné sur moi quand nous avons commencé à parler sur Tinder, il a trouvé mon numéro de portable et cest lui qui mappelait en numéro masqué. En faisant des recherches sur moi il a trouvé mon adresse est venait regarder chez moi et quand il ne me voyait pas il lançait des cailloux pour que japparaisse à la fenêtre. Cest donc lui qui est venue frapper aux volets et est venue jusquà la porte de mon appartement pour sintroduire chez moi. Cest également pour ça quil voulait venir chez moi pour me “protéger” de ce mec, qui nétait autre que lui-même. A la suite de cette histoire, jai appelé mes parents, jai pris toutes mes affaires et mon père est venue me chercher pour me ramener à Amiens. Mes parents se sont occupés du déménagement et je nai plus jamais remis un seul pied à Rouen. Jai repris la licence lannée suivante à Amiens, et depuis je me suis reconstruit mais jai encore des séquelles, je ne sors plus seule le soir par exemple, et je psychote facilement. Depuis tout ça jai eu mon master de psychologie, jai un fiancé que jai rencontré à la fac dAmiens et je vois toujours mes copines de Rouen qui sen veulent toujours de mavoir un peu pousser à accepter le date. Je ne leur en veux pas elle voulait bien faire. Jai frôler une mort atroce, mais tout va bien qui finit bien. (Désolé des fautes dorthographes.

Extrait tiré de « Un pays en commun », Éric Martin (3859 mots) Un bel exemple de labsence de dialectique concerne la question du multiculturalisme, critiqué par les nationalistes conservateurs et souvent défendu par la gauche inclusive. La critique conservatrice (celle, par exemple, de Mathieu Bock-Côté) oppose lidentité à un multiculturalisme qui serait responsable de tous les maux (en évacuant toute critique substantielle du capitalisme. Pour sa part, une certaine gauche critique lidentité nationale comme étant porteuse dexclusion et montre plutôt du doigt néolibéralisme et capitalisme comme sources des problèmes de notre société. Il y a pourtant nécessité, dun point de vue dialectique, de sortir de la pensée binaire et de faire les deux, cest-à-dire darticuler critique du capitalisme et critique du multiculturalisme, puisque le second est, comme nous le montrerons, une manifestation idéologique du premier; cela permet en retour de penser lidentité, la culture et lindépendance du Québec dans une perspective socialiste. Soulignons dabord que le multiculturalisme théorisé par Pierre Elliott Trudeau est lobjet de critiques depuis des décennies au Québec, notamment chez plusieurs sociologues, historiens et politologues. Comme nous chercherons à le montrer ici à partir de la lecture du philosophe Slavoj Zizek, il est possible de développer une critique de gauche, anticapitaliste, du multiculturalisme qui savère plus profonde que celle des nationalistes conservateurs; cela permet, au lieu dopposer de manière binaire la conservation de lidentité nationale et la « diversité » culturelle, de montrer en quoi les politiques multiculturalistes et trudeauistes relèvent dune logique capitaliste et raciste qui ne prétend respecter les cultures quen les réduisant à des particularités individuelles ou à des communautés culturelles auxquelles tout droit à lautodétermination collective est refusé. Cest pourquoi une perspective de gauche ne peut pas se contenter de reprendre à son compte le multiculturalisme pour lopposer au nationalisme conservateur; une perspective dialectique peut au contraire permettre une critique des politiques multiculturalistes en tant que mécanisme de neutralisation de lautodétermination des peuples tout à fait adapté à la logique culturelle du capitalisme avancé, pour ensuite opposer à cette perspective une véritable reconnaissance et un véritable rapport dégalité dans la relation de nation à nation (on pense principalement ici aux nations autochtones ainsi quà la nation québécoise. Il faut tout de suite préciser les termes du débat, sans quoi on risque de sombrer dans une grave confusion. Il nest en effet pas facile de sentendre sur ce que veut dire le terme multiculturalisme. Le caractère de plus en plus diversifié et pluriel de nos sociétés, du fait du brassage des populations à léchelle du monde, est une réalité sociologique indéniable et irréversible qui doit être reconnue dans nimporte quelle discussion sérieuse. La gauche, lorsquelle se dit multiculturelle, vise surtout « le renforcement (empowerment) des groupes minoritaires ». Or, lorsque la sociologie québécoise critique le multiculturalisme, ce nest pas dabord de cette noble intention quelle parle, mais dune politique publique particulière, mise en œuvre par le gouvernement fédéral, et qui pose problème: Depuis 1971, tous les gouvernements du Québec ont critiqué le multiculturalisme canadien et sen sont dissociés. De la même manière, bien peu de spécialistes en sciences sociales au Québec se portent à la défense de cette politique fédérale: pour lessentiel, on lui reproche de reconfigurer lespace national canadien en banalisant les fondements historiques qui ont présidé à la création du Canada, à savoir la présence des « deux peuples fondateurs » (les peuples autochtones nétant que rarement pris en considération. Ainsi définie, la nation [canadienne] ne renvoie à aucune culture particulière, ce qui laisse croire que la société nest composée que de la somme des individus qui la constituent. Le multiculturalisme peut ainsi se draper de telles ou telles vertus en les considérant comme universelles simplement parce quelles sont dorigine anglo-saxonne, mais, en fait, les traditions anglo-saxonnes nexpriment pas nécessairement des valeurs universelles. En dautres termes, la politique canadienne du multiculturalisme peut donner limpression de nier la communauté nationale québécoise: elle lincorpore dans la structure socioculturelle pancanadienne et ne la reconnaît pas comme une société nourrissant ses propres aspirations et ayant sa propre conscience historique, conscience qui est intimement liée à sa langue dexpressions. Autrement dit (et cest le même problème pour les nations autochtones) la politique du multiculturalisme libéral mise en place par Trudeau père ne reconnaît pas les droits politiques qui découlent de la spécificité linguistique et culturelle de la nation québécoise. Elle est individualiste, puisquelle considère la société canadienne comme une courtepointe dindividus ou de groupes équivalents. Selon Trudeau, « il ne peut y avoir une politique culturelle pour les Canadiens dorigine française et britannique, une autre pour les Autochtones et encore une autre pour tous les autres. Car bien quil y ait deux langues officielles, il ny a pas de culture officielle, et aucun groupe ethnique na préséance. Il ny a pas un citoyen, pas un groupe de citoyens qui soit autre que canadien, et tous doivent être traités équitablement ». Cette politique est libérale en ce quelle constitue, toujours dans les mots de Trudeau, « un appui délibéré à la liberté de choix individuelle », faisant ainsi passer lindividu avant la reconnaissance des entités collectives que sont les nations québécoise et autochtones, qui sont dès lors invisibilisées. Le multiculturalisme libéral canadien est donc un dispositif colonial de non-reconnaissance du droit à lautodétermination nationale des Autochtones et des Québécois. Sous prétexte de reconnaître la diversité des individus, il neutralise les droits collectifs des peuples. Le multiculturalisme doit donc être critiqué au nom dune véritable reconnaissance du droit à lautodétermination et à lauto-institution des collectivités. Ceci nentraînerait pas la négation de la diversité, mais instituerait un mode de reconnaissance beaucoup plus profond des cultures que le multiculturalisme contribue à gommer, et rectifierait une situation doppression nationale maintenue depuis des siècles. Il est pour le moins étrange que le multiculturalisme canadien soit aujourdhui si peu critiqué à gauche. Sans doute est-ce parce quon confond défense des minorités et multiculturalisme, et comme on affronte des discours anti-immigrants déplorables, le réflexe est plutôt de défendre le multiculturalisme. Cette idéologie est pourtant fallacieuse et ne permet pas datteindre une égalité politique véritable entre les différentes cultures; au contraire, elle dépolitise les identités au moment même où elle prétend les reconnaître. Il faut cependant aller plus loin que la critique du multiculturalisme développée par le camp nationaliste conservateur et montrer le lien interne entre le multiculturalisme et le capitalisme. En effet, comme le fait remarquer le philosophe Slavoj Zizek, nous vivons dans une étrange époque où nombre de problèmes dinégalité, dexploitation et dinjustice sont retraduits en termes de « tolérance »: des différences ou inégalités qui sont liées à des problèmes économiques ou politiques sont expliquées exclusivement en termes culturels, à travers ce quon peut appeler la « culturalisation de la politique ». Nos sociétés ont abandonné le projet de créer le socialisme; elles ont aussi rejeté lÉtat social-démocrate. Cest avec leffondrement de ces solutions politiques quapparaît en contrepartie le discours sur la tolérance, qui est, selon Zizek, le substitut postpolitique libéral aux anciens projets collectifs. Citant Wendy Brown, il montre que la tolérance est une manière de dépolitiser la citoyenneté en évacuant le conflit ainsi que tout projet de transformation des personnes et de la société au profit dune naturalisation de lidentité culturelle privatisée de chacun. Ceci signifie que la culture est neutralisée sur les plans politique et collectif et quelle se réduit à la particularité individuelle ou au choix de lindividu. Il y a ainsi un lien intime entre le multiculturalisme canadien, la société tolérante-postpolitique et lindividualisme néolibéral. Le multiculturalisme célèbre la diversité tant quelle demeure folklorique et individuelle. Ainsi, un restaurateur québécois qui ouvrirait un Poutineville au cœur de Toronto serait assurément célébré comme un modèle de canadianité. Le même restaurateur qui dirait que le Québec est une nation et quil devrait de ce fait devenir une république indépendante deviendrait un monstre dintolérance puisquil aurait osé nommer une situation de domination, la politiser et en appeler à des transformations institutionnelles dans la société plutôt que de se borner à célébrer la diversité des individus. Toujours selon Zizek, le discours multiculturaliste et tolérant qui fait la promotion des droits humains et de la démocratie constitue en fait lidéologie hégémonique de légitimation du marché mondial et du capitalisme globalisé (« cultural logic of multinational capitalism ». En effet, chaque personne est conçue comme un individu abstrait, est encouragée à vivre son propre « lifestyle » particulier, comme si elle était soudainement détachée de lancienne universalité concrète représentée par les États-nations. Cette médiation culturelle-symbolique et politico-institutionnelle est alors remplacée par le marché global qui est la nouvelle manière postpolitique de relier entre eux les individus porteurs de droits: comme le dirait Jean-Claude Michéa, le lien politique a été remplacé par le droit et le marché. Hegel expliquait que lindividu est dabord caractérisé par une identité première (un être singulier, dans une famille. Par la suite, il quitte cette identité première pour devenir un citoyen autonome dans la société civile, tout en reconnaissant que les individus ne sont pas uniquement des atomes dans un marché, mais appartiennent à une communauté plus importante, celle de lÉtat national. Cette identification seconde devient alors la plus importante, si bien que lindividu en vient à comprendre que sa singularité, sa famille (donc son identité première) son activité économique ne sont que des modes dexpression de lidentification seconde devenue, au fond, première. […] Or la relation entre identification primaire et secondaire se renverse aujourdhui. Les formes didentification secondaire comme la nation ou lÉtat sont discréditées par le mouvement de la globalisation marchande, et lon sen remet de plus en plus à des identités plus « immédiates », quelles soient sexuelles, religieuses, ethniques, etc. La modernité sétait construite sur le passage de lethnique au national; le mouvement inverse nous mène aujourdhui de la dissolution du national au retour de lethnicité. Ce mouvement est une réaction à la globalisation marchande: la revalorisation des appartenances primaires est un signe de la dissolution de la médiation étatico-nationale et du triomphe de luniversel marchand dans lequel seront emportés les particuliers. LÉtat était à la fois celui qui convertissait les appartenances locales en patriotisme national et servait de frontière entre la communauté nationale et le marché mondial. Sa reconversion en simple relais de la globalisation va à la fois libérer des formes locales ou organiques didentification (bases notamment du populisme de droite) et retirer toute protection aux collectivités alors que les individus particuliers seront livrés pieds et poings liés à luniversel marchand. Il y a donc un lien intime entre la désagrégation de la médiation institutionnelle et politique nationale, la résurgence de lidentité culturelle ou ethnique locale ou particulière et la planétarisation de luniversel marchand. La culturalisation du politique, les nouvelles sous-cultures « lifestyle », les fondamentalismes religieux, la xénophobie, etc., sont autant dexpressions « immédiates » de cette désintégration de la médiation. De même, cela nous démontre que la logique de marché capitaliste postmoderne sest déterritorialisée pour devenir un système mondial et sans visage. Comme le dit Zizek, une multinationale française na aujourdhui pas plus de respect pour la France que pour le Mexique; nous sommes tous des colonies pour le capital, nous vivons tous dans des républiques de bananes, dominés par les multinationales qui opèrent sans avoir rien à cirer de notre identité individuelle ou collective. Cest pourquoi, en retour, celle-ci se trouve « libérée » au sens où elle peut se réinventer ou se déformer à linfini, dans la mesure où, dans la postmodernité, elle ne compte plus pour rien dans le processus qui pilote le monde, contrairement au rôle que jouait la culture moderne comprise dans une acception plus collective. Et cest pourquoi le multiculturalisme est la forme idéologique privilégiée dans le capitalisme globalisé: parce que cette idéologie se place du point de vue du colonisateur (le capital) pour traiter toutes les cultures comme des communautés folkloriques à « respecter » dans leur particularité. En Alberta, dans ses publicités, Walmart affublait ses personnages avec des chapeaux de cowboy; en Nouvelle-Écosse, il sortait le kilt, le violon et la cornemuse. Selon Zizek, ceci fait du multiculturalisme une forme de racisme indirect, un « racisme avec une distance »: il respecte lAutre et son identité, concevant lAutre comme une communauté « authentique » et fermée face à laquelle lui, le multiculturaliste, maintient une distance que rend possible sa position universelle et privilégiée. Le multiculturalisme est un racisme qui évide sa propre position de tout contenu positif (le multiculturaliste nest pas un raciste direct, il noppose pas à lautre les valeurs particulières de sa propre culture) mais qui conserve malgré tout cette position en tant que point vide universel et privilégié à partir duquel il peut apprécier et déprécier correctement les autres cultures particulières le respect multiculturaliste pour la spécificité de lAutre est une manière dexprimer sa propre supériorité. Le problème nest pas dabord que le multiculturalisme soit secrètement eurocentrique (bien quil le soit. Il est plutôt quil prenne comme point de départ un lieu déraciné et vide, dans ce cas-ci « lanonymat universel du capital » comme « machine globale anonyme ». Or, comme nous avons plus ou moins, dit Zizek, accepté que le capitalisme ne sera jamais renversé, nous avons abandonné la critique du capitalisme comme système économique global et déplacé les luttes sur le terrain de la seule défense de la diversité, ce qui laisse « intacte lhomogénéité de base du système-monde capitaliste ». Cest pourquoi nous assistons à la montée dun discours politiquement correct tenu par des « citoyens du monde qui nauraient aucune racine dans aucune communauté ethnique particulière » et qui se détournent de tout discours sur la nation, la culture nationale, la souveraineté ou lÉtat, sans voir que le lieu vide, postpolitique et postnational dans lequel ils se placent est dabord celui du capital qui a proclamé sa propre souveraineté contre les communautés politiques dès lors frappées dobsolescence. Il y a certes un risque que la critique du multiculturalisme en vienne à nourrir le populisme de droite jusque dans ses pires formes dextrême droite. Face à cela, certains seront dailleurs tentés de développer un populisme de gauche, comme on le voit avec Podemos en Espagne. Or, selon Zizek, le rôle de la théorie critique est aujourdhui de montrer la complicité entre le capitalisme globalisé, le fondamentalisme ethnique, le populisme et le multiculturalisme, et les raisons pour lesquelles cest lensemble de cette logique qui doit être rejeté en bloc pour tenter plutôt de réinventer un rapport au politique à rebours de la globalisation. Il ne suffira donc pas de mener une série de combats particuliers, aussi importants soient-ils. Il importe en effet de rejeter « la tolérance et louverture universaliste libérale et post-idéologique » aussi bien que les « nouveaux fondamentalismes » afin de travailler à reconstruire du politique, non pas seulement au niveau local, mais à léchelle des communautés nationales qui, quoi quen disent les tenants de luniversalisme abstrait capitaliste, nont pas encore cessé dexister. Notre société se trouve dans un curieux blocage: soumise au capitalisme globalisé, à la domination du fédéralisme multiculturaliste et colonisateur canadien, elle semble incapable de produire une dialectique entre la critique du capitalisme et la ressaisie réfléchie et critique de lobjectivité sociale héritée de la société québécoise. Alors que nous aurions grand besoin dune analyse et dun projet politiques qui articuleraient la critique des différentes formes illégitimes de la domination qui sévissent ici, nous avons, se regardant en chiens de faïence, dune part des nationalistes conservateurs qui veulent sauver la société québécoise, mais ne discutent pas de capitalisme, décologie, etc., et, dautre part, une gauche contestataire dont les luttes sont fragmentées et qui ne voit plus la société québécoise que dun œil suspect. Suivant Zizek, le propre de la pensée de gauche est de chercher à montrer que les principes soi-disant universels et neutres de la société libérale sont en fait injustes. Le droit de propriété, par exemple, est démasqué comme étant principalement le droit de riches hommes blancs capitalistes. Le symptôme de la fausseté de luniversel se manifeste dans la subjectivité exclue (celle qui na pas de propriété par exemple, ou qui vit telle ou telle inégalité ou se trouve « sans voix » dans lespace public. Cest pourquoi la gauche prend parti pour la subjectivité-symptôme qui incarne ce que luniversel factice ne reconnait pas et ne peut pas accepter. Lexclu. e devient le porteur dune véritable universalité opposée à luniversel incomplet. Toute la question est de savoir comment passer de ce constat critique à linstitution dun Véritable universel qui soit effectif. Or, il semble plutôt que, devant lincomplétude de notre représentation de luniversel, on en reste à un repli vers le symptôme particulier au nom duquel lensemble de ce qui est en dehors de la subjectivité opprimée et tous les idéaux universaux sont traités avec suspicion. Ceci maintient un blocage non dialectique entre révolte subjective et objectivité réifiée. On pourrait dire que lon reconduit là une forme dhumanisme et duniversalisme abstrait qui ne tient pas compte de lexistence de la société québécoise comprise comme culture globale. Pourquoi vouloir lauto-institution de la société du Québec si cela ne règle pas tel ou tel combat, ne règle pas la question sociale: ne vaut-il pas mieux sen détourner pour aller droit au but au moyen de lauto-organisation autonome et locale? Après tout, nest-ce pas une affaire intolérante que le nationalisme? Pourquoi parler de reconstruire des institutions alors que les institutions nous oppriment? Ces questions sont bien sûr légitimes. Mais il y a un grand risque dy répondre en faisant comme si la « question du Québec » était périmée, voire réglée. Ny aurait-il pas plutôt une manière de chercher, à partir de ces craintes ou mises en garde, comment parvenir au mieux au déblocage de notre société, ce qui implique nécessairement de prendre à bras le corps la question nationale? En France, dans le débat théorique actuel, on voit émerger certains libertaires, comme les gens de la maison dédition Léchappée ou encore Renaud Garcia, qui cherchent à réhabiliter la tradition sociale de lanarchisme et à critiquer la dérive postmoderne des mouvements sociaux sur les plans théorique et pratique, notamment à travers une critique serrée du poststructuralisme, du constructivisme et du déconstructionnisme. On voit aussi réapparaître à gauche la thématique de linstitution. Pierre Dardot et Christian Laval, dans Commun, font ainsi valoir la nécessité pour la gauche de repenser la question du droit et celle de linstitution, le commun étant pensé, à partir de lœuvre de Cornelius Castoriadis, comme création instituante visant la production de règles et dinstitutions collectives. Pour Dardot et Laval, qui sinspirent de Proudhon, ces institutions du commun doivent cependant se construire à la fois contre le marché, lÉtat et la nation. Frédéric Lordon, associé au mouvement Nuit debout, défend pour sa part, à partir dune relecture de Spinoza, limportance pour les mouvements sociaux de penser la question de la verticalité, cest-à-dire le besoin de créer de nouvelles institutions. Pour lui, lÉtat est un indépassable, non pas dans sa forme actuelle capitaliste-bourgeoise, mais comme idée ou principe dune institution politique organisant le groupe ou la communauté humaine au moyen dune certaine verticalité: cest pourquoi il propose de créer une nouvelle constitution plus juste et dinstituer une république sociale. Ces nouvelles approches critiques ont en commun une lecture institutionnaliste des problèmes. Chez Dardot et Laval, par exemple, le néolibéralisme est compris comme une « forme sociale totale » structurée par des normes et des institutions. Ce système fragmente et atomise le lien social en détruisant les formes communes avant de relier de nouveau tout le monde par le marché, la concurrence, la communication, etc. On peut bien sûr résister à un tel système en tant quindividu ou groupe. Mais la seule manière de le vaincre est de le remplacer par un modèle alternatif, cest-à-dire par de meilleures normes, règles de droit et institutions. Comme le dirait Castoriadis, il faut instituer de nouvelles significations imaginaires sociales qui, tout en reconnaissant la particularité, permettent de penser des synthèses et de réarticuler du commun, un commun réfléchi qui soit susceptible de remplacer la forme néolibérale et marchande aveugle qui a usurpé la place de luniversel. La différence principale entre la position Dardot-Laval et la nôtre, qui se rapproche sur ce point davantage de celle de Lordon, quoique dans une perspective au fond plus proche de Michel Freitag, est que pour nous il est problématique descamoter la question politique à léchelle « nationale » au nom du localisme ou dune citoyenneté transnationale, comme le proposent Dardot et Laval. Nous sommes daccord avec ces derniers en ce qui concerne la nécessité de repenser un droit et des institutions du commun contre la normativité totalisante du néolibéralisme, mais nous ne pensons pas que cette reconstruction institutionnelle et politique du commun puisse faire abstraction des communautés politiques nationales, qui demeurent à ce jour, et quoi quon en dise, le lieu où peut encore sexercer la souveraineté. Dans notre ère postmoderne, un tel discours en faveur du commun suscite la méfiance. Les individus nont-ils pas gagné beaucoup de liberté, de droits, de reconnaissance dans les dernières décennies, justement en faisant reculer les institutions « disciplinaires » au moyen des luttes de reconnaissance? Nen sommes-nous pas arrivés à une société qui reconnait bien mieux quavant les droits des minorités? Est-ce que le commun, la nation et lÉtat ne sont pas des formes écrasantes qui risquent dinvisibiliser ces minorités? Est-ce quon ne risque pas de glisser vers quelque fascisme? Ces craintes sont tout à fait légitimes, et cest pourquoi il faut avancer en ces matières avec beaucoup de prudence et de réflexion. Or il importe de comprendre que le système néolibéral, tout comme le multiculturalisme, offre de la reconnaissance aux minorités et aux cultures, parfois en apparence, parfois réellement, mais toujours en sassurant que cette reconnaissance nait pas deffet profondément transformateur sur les structures économiques et politiques profondes ni sur les institutions qui organisent le rapport social. Cette reconnaissance partielle a aussi pour fonction de masquer ce que serait une reconnaissance véritable. On peut par exemple mettre les femmes à parité dans les conseils dadministration des entreprises, mais ce nest pas du tout ce qua revendiqué historiquement le féminisme radical; on peut bien reconnaître la nation québécoise, du moment que cela nentraîne aucune conséquence sur la forme politique et sur léconomie du Canada; on peut de la même façon reconnaître symboliquement les nations autochtones et sexcuser de vivre sur des « territoires non cédés », mais sans que cela soit suivi de gestes concrets en faveur de leur autogouvernement; et ainsi de suite. En somme, tant quon ne revendique pas la liberté politique au sens large, toutes sortes daccommodements sont possibles au sein du Canada. Tout sauf la moindre liberté politique véritable. Rosa Luxemburg disait que cest lorsquon bouge quon ressent les chaînes. Ainsi au Canada, il narrive jamais rien (sauf un mortel ennui) du moment quon ne se met pas à contester les oléoducs, à demander la reconnaissance véritable de la nation québécoise ou des nations autochtones, etc. par contre, dès que lon sort du business as usual, on prend conscience des chaînes dont nous avions oublié lexistence, pensant sans doute que nous étions déjà libres.

Sous nos pieds sur terre. Sous nos pieds.




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